La question fut soulevée par un cardinal, « que faire du pape si celui-ci devient hérétique ? » Il fut répondu qu’un tel cas de figure n’a jamais existé ; le concile des évêques peut le déposer pour hérésie, car à l’instant même où il devient un hérétique, il n’est plus ni la tête, ni même un membre de l’Eglise. L’Eglise n’aurait aucune obligation de l’écouter lorsqu’il se mettrait à enseigner une doctrine que l’Eglise sait être une fausse doctrine, et il cesserait d’être le pape, étant déposé par Dieu Lui-même. Si le pape, par exemple, affirmerait que la croyance en Dieu est fausse, vous n’auriez aucune obligation de le croire, ou bien s’il venait à nier le reste du Credo, « Je crois en Christ », etc. La simple idée [que le pape puisse être hérétique] est une supposition injurieuse, mais elle sert à vous démontrer à quel point cette question a été considérée [à l’occasion de Vatican I, ndt] dans toutes ses éventualités. Si le pape nie n’importe quel dogme de l’Eglise, il n’est pas plus le pape que vous et moi. Ainsi, de ce point de vue, le dogme de l’infaillibilité ne pourrait nullement être invoqué comme un argument relatif au gouvernement temporel ou comme une prétexte pour nier l’évidence de l’hérésie.
Archevêque John Baptist Purcell, extrait traduit d’une conférence donnée par l’archevêque à son retour du premier concile de Vatican, citée dans Révérend Père James J. McGovern, Life and life work of Pope Leo XIII, Chicago, Allied Printing, 1903, p.241, imprimatur de l’archeveque James Quigley de Chicago.
Pour note, l’enseignement exposé ici par Mgr. Purcell selon lequel un hérétique public ne peut être pape de l’Eglise catholique et qu’un pape tombé dans l’hérésie est par le fait même exclu de l’Eglise, est un enseignement dogmatique commun, rappelé dans les Actes du Concile de Vatican I.
[…] de l’hérésie. – Mgr. John Baptist Purcell, cité in Révérend Père James J. McGovern, Life and life work of Pope Leo XIII, 1903, […]