Vénérable frère, Nous avons reçu vos vœux de Noël avec une grande joie, mais Nous aurions pu l’avoir reçue avoir un plaisir plus grand encore si vous ne l’aviez pas accompagné de votre trop large politesse, et si vous aviez mentionné et rappelé les manquements que vous avez remarqué chez Nous cette année, et si aussi, vous Nous aviez montré comment nous pourrions, l’an prochain, y remédier, en faire amende et ainsi servir la Divine Majesté mieux que Nous ne l’avons fait jusque là. Nous vous félicitons pour vos relations paisibles avec les ministres du roi. Comme ceux-ci ont un bon chef [Il s’agit du vice-roi Don Ferdinand de Castro], qui Nous donne beaucoup de satisfaction, cela Nous conforte dans l’espoir que vous saurez maintenir cette harmonie.
Nous envions, s’il Nous est permis d’user d’une telle expression en cette matière, ce désir sincère et chaque jour croissant, qui vous fait vous attacher à servir les âmes placées sous votre charge. La seule considération d’une telle charge est pour Nous une torture constante qui Nous alarme de plus en plus, et si Notre Seigneur, béni soit-Il, Qui sait de quoi nous sommes faits et combien notre faiblesse est grande, ne nous faisait pas de temps en temps réfléchir à Sa bonté et à ce que nous devons faire pour mériter Sa grande miséricorde, certainement, nous y perdrions tout cœur. Puisse Votre Seigneurie persévérer et se rappeler de moi dans vos prières et vos sacrifices.
Donné dans Notre palais apostolique, en ce jour de la fête des Saints Innocents, 1603.
Pape Clément VIII, Lettre de Noël au Cardinal Robert Bellarmin, cité dans « The Messenger of the Sacred Heart of Jesus », volume XIV, July-December, 1883, Burns & Oates, p.181.