Transcriptions en latin et en français. Le chant « Puer Natus Est Nobis » (un Enfant nous est né) est un chant catholique romain du VIe siècle de notre ère, pour le service de la messe de minuit (Mesonycticon) de la Nativité de Notre Seigneur Jésus Christ. Il s’agit d’une transcription liturgique d’Isaïe 9-6, le verset vient du Psaume 98 (97).
L’introït “Puer natus” est sans doute l’un des morceaux les plus connus du répertoire grégorien et il est devenu un symbole de l’antique tradition monodique de Noël. Le « Graduale Romanum » le place en ouverture de la messe du jour, qui est la troisième des trois messes de Noël. En effet, selon une tradition qui remonte au VIe siècle, Noël connaît trois formules liturgiques différentes : la messe de la nuit, celle de l’aurore et celle du jour. Cependant l’Église de Rome ne connaissait, à l’origine, qu’une seule eucharistie pour Noël – elle était célébrée à la basilique Saint-Pierre – précisément celle qui est devenue par la suite la troisième messe, “in die”. La première messe, “in nocte”, tire son origine du développement de la veillée nocturne qui – sous l’impulsion du concile d’Éphèse de 431 qui attribua à Marie le titre de “théotokos”, mère de Dieu – se concluait par une messe papale à la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome. La messe « in aurora” s’est ensuite insérée entre les deux parce que le pape introduisit l’usage de célébrer, sur le chemin du retour vers Saint-Pierre, une messe pour les grecs à l’église Sant’Anastasia. (Fulvio Rampi, Chefs d’œuvre du chant grégorien, article traduit par C. de Pechpeyrou)
Puer natus est nobis
Un enfant nous est né
Et Filius datus est nobis
Et un Fils nous est donné
Cuius imperium super humerum Eius
L’insigne de Son pouvoir est sur Ses épaules
Et vocabitur nomen Eius
Et on lui donnera pour nom
Magni consilii Angelus
Ange du Grand conseil
Cantate Domino canticum novum
Chantez au Seigneur un chant nouveau
Quia mirabilia fecit
Car Il a fait des merveilles !
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto
Sicut erat in principio, et nunc, et semper,
in secula seculorum. Amen.
Interprété par l’Ensemble Organum de Marcel Peres. Album: « Chant de l’Eglise de Rome (VIe – XIIIe Siècles) »

