§ 1. Le premier commandement.
Pourquoi est-il dit au commencement : Je suis le Seigneur ton Dieu ?
En tête des commandements il est dit : Je suis le Seigneur ton Dieu pour que nous sachions que Dieu, étant notre Créateur et Seigneur, peut nous commander ce qu’il veut et que nous, ses créatures, nous sommes tenus de lui obéir.
Qu’est-ce que Dieu nous ordonne par les paroles du premier commandement : Tu n’auras pas d’autre Dieu en ma présence ?
Par les paroles du premier commandement : Tu n’auras pas d’autre Dieu en ma présence, Dieu nous ordonne de reconnaître, d’adorer, d’aimer et de servir Lui seul comme notre souverain Seigneur.
Comment accomplit-on le premier commandement ?
On accomplit le premier commandement par l’exercice du culte intérieur et du culte extérieur.
Qu’est-ce que le culte intérieur ?
Le culte intérieur est l’honneur que l’on rend à Dieu avec les seules facultés de l’esprit, c’est-à-dire avec l’intelligence et la volonté.
Qu’est-ce que le culte extérieur ?
Le culte extérieur est l’hommage que l’on rend à Dieu au moyen d’actes extérieurs et d’objets sensibles.
Ne suffit-il pas d’adorer Dieu intérieurement dans son cœur ?
Non, il ne suffit pas d’adorer Dieu intérieurement dans son cœur ; il faut l’adorer aussi extérieurement, avec son esprit comme avec son corps, parce qu’il est le Créateur et le Seigneur absolu de l’un et de l’autre.
Le culte extérieur peut-il subsister sans le culte intérieur ?
Non, le culte extérieur ne peut absolument pas subsister sans le culte intérieur, parce que s’il n’en est pas accompagné, il reste privé de vie, de mérite et d’efficacité, comme un corps sans âme.
Que nous défend le premier commandement ?
Le premier commandement nous défend l’idolâtrie. la superstition, le sacrilège, l’hérésie et tout autre pêché contre la religion.
Qu’est-ce que l’idolâtrie ?
On appelle idolâtrie le fait de rendre à quelque créature, par exemple à une statue, à une image, à un homme, le culte suprême d’adoration qui n’est dû qu’à Dieu seul.
Comment se trouve exprimée cette défense dans la Sainte Écriture ?
Dans la Sainte Écriture, on trouve cette défense exprimée par les mots : » Tu ne feras pas de sculpture, ni aucune représentation de ce qui est là-haut dans le ciel et ici-bas sur la terre. Et tu n’adoreras pas ces choses, tu ne leur rendras aucun culte. »
Ces paroles défendent-elles toutes sortes d’images ?
Non certainement : mais seulement celles des fausses divinités, faites dans un but d’adoration, comme faisaient les idolâtres. Cela est si vrai que Dieu lui-même commanda à Moïse d’en faire quelques-unes, comme les deux statues de chérubins qui étaient sur l’arche et le serpent d’airain dans le désert.
Qu’est-ce que la superstition ?
On appelle superstition toute dévotion contraire à la doctrine et à l’usage de l’Eglise, comme aussi le fait d’attribuer à une action ou à une chose quelconque une vertu surnaturelle qu’elle n’a pas.
Qu’est-ce que le sacrilège ?
Le sacrilège est la profanation d’un lieu, d’une personne ou d’une chose consacrée à Dieu et destinée à son culte.
Qu’est-ce que l’hérésie ?
L’hérésie est une erreur coupable de l’intelligence par laquelle on nie avec obstination quelque vérité de la foi.
Quelles autres choses défend le premier commandement ?
Le premier commandement nous défend encore d’avoir commerce avec le démon et de nous agréger aux sectes antichrétiennes.
Celui qui recourrait au démon ou l’invoquerait commettra-t-il un grave péché ?
Celui qui recourrait au démon ou l’invoquerait commettrait un péché énorme, parce que le démon est le plus pervers des ennemis de Dieu et de l’homme.
Est-il permis d’interroger les tables qu’on appelle parlantes ou écrivantes, ou de consulter de quelque façon que ce soit les âmes des trépassés par le spiritisme ?
Toutes les pratiques du spiritisme sont défendues, parce qu’elles sont superstitieuses et que souvent elles ne sont pas exemptes d’intervention diabolique : aussi ont-elles été justement interdites par l’Église.
Le premier commandement défend peut-être d’honorer et d’invoquer les Anges et les Saints ?
Non, il n’est pas défendu d’honorer et d’invoquer les Anges et les Saints ; nous devons même le faire, parce que c’est une chose bonne, utile et hautement recommandée par l’Église, car ils sont les amis de Dieu et nos intercesseurs auprès de lui.
Puisque Jésus-Christ est notre unique Médiateur auprès de Dieu pourquoi recourons-nous aussi à l’intercession de la très Sainte Vierge et des Saints ?
Jésus-Christ est notre Médiateur auprès de Dieu, parce que, étant vrai Dieu et vrai homme, lui seul en vertu de ses propres mérites nous a réconciliés avec Dieu et nous obtient de lui toutes les grâces. Mais la Sainte Vierge et les Saints, en vertu des mérites de Jésus-Christ et par la charité qui les unit à Dieu et à nous, nous aident par leur intercession à obtenir les grâces que nous demandons. Et c’est là un des grands biens de la communion des Saints.
Pouvons-nous aussi honorer les saintes images de Jésus-Christ et des Saints ?
Oui, parce que l’honneur que l’on rend aux saintes images de Jésus-Christ et des Saints est rapporté à leurs personnes mêmes.
Et les reliques des Saints peut-on les honorer ?
Oui, on doit aussi honorer les reliques des Saints, parce que leurs corps furent les membres vivants de Jésus-Christ et les temples du Saint-Esprit, et qu’ils doivent ressusciter glorieux à une vie éternelle.
Quelle différence y a-t-il entre le culte que nous rendons à Dieu et le culte que nous rendons aux Saints ?
Entre le culte que nous rendons à Dieu et le culte que nous rendons aux Saints il y a cette différence que Dieu, nous l’adorons pour son excellence infinie ; les Saints au contraire, nous ne les adorons pas, mais nous les honorons et nous les vénérons comme les amis de Dieu et nos intercesseurs auprès de Lui. Le culte que nous rendons à Dieu S’appelle culte de latrie c’est-à-dire l’adoration, et le culte que nous rendons aux Saints s’appelle culte de dulie c’est-à-dire de vénération pour les serviteurs de Dieu ; enfin le culte particulier que nous rendons à la Très Sainte Vierge s’appelle culte d’hyperdulie c’est-à-dire de vénération toute spéciale, comme pour la Mère de Dieu.
§ 2. Le second commandement.
Que nous défend le second commandement : Tu n’emploieras pas en vain le nom de Dieu ?
Le second commandement : » Tu n’emploieras pas en vain le nom de Dieu » nous défend :
1 d’employer le nom de Dieu sans respect ;
2 de blasphémer contre Dieu, contre la Très Sainte Vierge et contre les Saints ;
3 de faire des jurements faux et sans nécessité ou défendus à quelque titre que ce soit.
Qu’est-ce que employer le nom de Dieu sans respect ?
Employer le nom de Dieu sans respect, c’est prononcer ce saint nom et tout ce qui se rapporte d’une manière spéciale à Dieu, comme le nom de Jésus, de Marie et des Saints, par colère, par plaisanterie ou de toute autre manière peu respectueuse.
Qu’est-ce que le blasphème ?
Le blasphème est un horrible péché qui consiste en paroles ou actes de mépris ou de malédiction contre Dieu, la sainte Vierge, les Saints, ou contre les choses saintes.
Y a-t-il une différence entre le blasphème et l’imprécation ?
Il y a une différence, parce que dans le blasphème on lance la malédiction ou on désire le mal à Dieu, à la Sainte Vierge, aux Saints ; tandis que dans l’imprécation c’est à soi-même ou au prochain.
Qu’est-ce que jurer ?
Jurer, c’est prendre Dieu à témoin de la vérité de ce qu’on dit ou de ce qu’on promet.
Est-il toujours défendu de jurer ?
Il n’est pas toujours défendu de jurer ; c’est permis et même un honneur rendu à Dieu quand il y a nécessité et que le jurement est fait avec vérité, discernement et justice.
Quand est-ce qu’on ne jure pas avec vérité ?
Quand on affirme avec serment ce que l’on sait ou que l’on croit être faux, et quand on promet avec serment ce que l’on n’a pas l’intention d’accomplir.
Quand est-ce qu’on ne jure pas avec discernement ?
Quand on jure sans prudence et sans mûre réflexion ou pour des choses de peu d’importance.
Quand est-ce qu’on ne jure pas avec justice ?
Quand on jure de faire une chose qui n’est pas juste ou permise, comme de se venger, de voler et autres choses semblables.
Sommes-nous obligés de tenir le serment de faire des choses injustes ou défendues ?
Non seulement nous n’y sommes pas obligés, mais nous pécherions en les faisant parce qu’elles sont défendues par la loi de Dieu ou de l’Eglise.
Quel péché commet celui qui jure à faux ?
Celui qui jure à faux commet un péché mortel parce qu’il déshonore gravement Dieu, vérité infinie, en le prenant à témoin d’une chose fausse.
Que nous ordonne le second commandement ?
Le second commandement nous ordonne d’honorer le saint nom de Dieu et d’accomplir non seulement les serments, mais encore les vœux.
Qu’est-ce qu’un vœu ?
Un vœu est la promesse faite à Dieu d’une chose bonne, possible pour nous, et meilleure que son contraire, à laquelle nous nous obligeons comme si elle nous était commandée.
Si l’accomplissement d’un vœu devenait en tout ou en partie très difficile, que faudrait-il faire ?
On peut demander la commutation ou la dispense du vœu à son Evêque ou au Souverain Pontife, selon l’importance du vœu.
Est-ce un péché de manquer aux vœux ?
Manquer aux vœux est un péché. Aussi nous ne devons pas faire de vœux sans une mûre réflexion et, ordinairement, sans le conseil du confesseur ou d’une autre personne prudente, afin de ne pas nous exposer au péril de pécher.
Peut-on faire des vœux à la Sainte Vierge et aux Saints ?
On fait les vœux seulement à Dieu ; cependant on peut promettre à Dieu de faire quelque chose en l’honneur de la Sainte Vierge ou des Saints.
§ 3. Le troisième commandement.
Que nous ordonne le troisième commandement : Rappelle-toi de sanctifier les fêtes ?
Le troisième commandement : Rappelle-toi de sanctifier les fêtes, nous ordonne d’honorer Dieu par les pratiques du culte les jours de fête.
Quels sont les jours de fête ?
Dans l’ancienne loi, c’étaient le jour du sabbat et les autres jours particulièrement solennels pour le peuple hébreu ; dans la loi nouvelle, ce sont les dimanches et autres solennités établies par l’Eglise.
Pourquoi dans la loi nouvelle sanctifie-t-on le dimanche au lieu du samedi ?
Le dimanche, qui signifie jour du Seigneur a été substitué au samedi, parce que c’est à pareil jour que Jésus-Christ Notre Seigneur est ressuscité.
Quelle est la pratique du culte qui nous est commandée aux jours de fête ?
Il nous est commandé d’assister dévotement au saint sacrifice de la Messe.
Par quelles autres pratiques un bon chrétien sanctifie-t-il les fêtes ?
Un bon chrétien sanctifie les fêtes :
1 en assistant à la Doctrine chrétienne, aux prédications et aux offices ;
2 en recevant souvent avec les dispositions convenables les sacrements de Pénitence et d’Eucharistie ;
3 en se livrant à la prière et aux œuvres de charité chrétienne envers le prochain.
Que nous défend le troisième commandement ?
Le troisième commandement nous défend les œuvres serviles et toute autre occupation qui nous détourne du culte divin.
Quelles sont les œuvres serviles défendues les jours de fête ?
Les œuvres serviles défendues les jours de fête sont les travaux dits manuels, c’est-à-dire les travaux matériels auxquels le corps a plus de part que l’esprit, comme ceux que font ordinairement les serviteurs, les ouvriers et les artisans.
Quel péché commet-on en travaillant les jours de fête ?
En travaillant les jours de fête on commet un péché mortel ; cependant si le travail dure peu de temps, il n’y a pas de faute grave.
N’y a-t-il aucune œuvre servile qui soit permise les jours de fête ?
Les jours de fête sont permis les travaux nécessaires à la vie ou au service de Dieu et ceux qu’on fait pour une cause grave, en demandant, s’il se peut, la permission à son curé.
Pourquoi les œuvres serviles sont-elles défendues les jours de fête ?
Les œuvres serviles sont défendues, les jours de fête, pour que nous puissions mieux nous occuper au culte divin et au salut de notre âme, et pour que nous nous reposions de nos fatigues. Aussi il n’est pas défendu de se livrer à d’honnêtes amusements.
Quelles autres choses devons-nous éviter surtout les jours de fête ?
Les jours de fête nous devons éviter par dessus tout le péché et tout ce qui peut nous porter au péché, comme les amusements et les réunions dangereuses.