Cette association lycéenne pro-LREM touche de juteuses subventions du ministère de l’éducation nationale

Le syndicat « Avenir Lycéen », organisation lycéenne idéologiquement proche du régime Macron, a reçu 65 000 euros de subventions du ministère de l’éducation nationale en 2019, dont 40 000 pour un congrès qui n’a jamais eu lieu. « L’essentiel de l’argent a été dilapidé en frais de bouche et d’hôtels« , selon le journaliste Anton Rouget. Alerté, le ministère, loin de couper les vivres, a alloué au syndicat 30 000 euros supplémentaires pour 2020. L’affaire a été révélée par Mediapart.

Monté par des jeunes militants macronistes, Avenir lycéen relaye essentiellement la communication du ministère et du gouvernement Macron :

Le 19 novembre 2019, cette association aux positions pro-gouvernementales, composée de plusieurs adhérents des « Jeunes avec Macron » et qui vivotait jusque là avec 138 euros en caisse, a vu atterrir sur son compte en banque la coquette somme de 65 000 euros en provenance du ministère.

« 432 euros dans un Apple Store, 75,50 euros dans un restaurant à Paris, 276,52 euros à l’hôtel Madrigal, 426,47 à l’hôtel Intercontinental de Lyon”, 8.000 euros de matériel informatique, 1600 euros retirés au cœur de l’été », détaille Mediapart, qui a recueilli les explications de plusieurs membres d’Avenir Lycéen.

Restaurants étoilés, hôtels de luxe, matériel high-tech : Le syndicat est accusé de dilapider les subventions allouées par le ministère sans que celui-ci ne contrôle ces dépenses, comme il est pourtant d’usage. Mediapart prend pour exemple un congrès qui devait être organisé par Avenir Lycéen au mois de juillet. Selon les documents consultés par le site d’information,les subventions acquises pour cet événement s’élevaient à 40.056 euros. Au total, le même mois, environ 20.000 euros ont été dépensés sur cette somme et ce, malgré l’annulation du congrès « dû au contexte sanitaire », selon les explications des lycéens interrogés.

De son côté, le ministère de l’Éducation nationale a expliqué à Mediapart que l’association avait été “sensibilisée au bon usage d’une subvention publique”, mais se défend de tout “laxisme” “dans le contrôle financier de cette association comme pour les autres.”

En réaction aux révélations de Mediapart, l’Union nationale lycéenne (UNL), une autre organisation étudiante bien connue, a annoncé à RTL qu’elle porte plainte contre le ministère de l’Éducation nationale, accusé de favoritisme.

« Nous demandons des dédommagements pour les préjudices subis », insiste Mathieu Devlaminck, président de l’UNL, auprès de RTL.fr.

Les réseaux sociaux d’Avenir Lycéen montrent très peu d’activité, leur dernière publication sur Twitter depuis août dernier étant leur récent communiqué relatif aux révélations de Médiapart, dans lequel il est indiqué que le bureau exécutif de l’association a décidé de démissionner en bloc :

https://twitter.com/AvenirLyceen/status/1326124495820697601?s=20

Toutefois, le trésorier de l’association, un jeune homme du nom d’E. Moreau et qui se présente dans sa biographie Twitter comme étant « en lutte contre l’antisémitisme », a publié un communiqué personnel pour rejeter les accusations de Mediapart, qualifiant les allégations du journaliste Anton Rouget de « complotisme extraordinaire ». Selon Moreau, les dépenses étrangement élevées de cette petite association à l’activité sporadique, s’expliquent « par des rencontres purement professionnelles« .

https://twitter.com/EMoro75/status/1326181237489283073?s=20

Moreau dénonce aussi une attaque « partisane » de la part de Mediapart, ce qui n’est pas impossible.

L’utilité politique des syndicats lycéens et étudiants

Au-delà de cette affaire, il est utile de savoir que les différents syndicats lycéens siégeant au Conseil supérieur de l’éducation perçoivent en effet des subventions. Le MNL, mouvement national lycéen (devenu depuis l’UNL-SD), a par exemple touché 10000 euros de subventions en 2018. L’UNL, l’Union Nationale Lycéenne, notoirement classé à gauche, a touché 80000 euros de subventions en 2019 et 20000 en 2020.

Les gouvernements de la 5e République et les principaux partis se sont toujours servi de syndicats lycéens et étudiants pour étendre leur influence dans ce segment de la jeunesse, pour canaliser les mouvements jeunes, voire pour y recruter de futurs apparatchiks, qui s’intègrent la plupart du temps dans les municipalités ou dans l’appareil des partis. A ce titre, Benoit Hamon en est une illustration parfaite.

La FIDL (Fédération indépendante et démocratique lycéenne) est connue pour sa proximité avec le Parti Socialiste et SOS Racisme. Le syndicat UNL-SD (anciennement MNL) affirme notamment lutter « contre les oppressions subies par les femmes et la communauté LGBT ».

La plupart de ces syndicats sont nettement gauchistes et participent grandement à la propagande globaliste dans les lycées. Par exemple, en 2017, la MNL, le SGL, la FIDL et l’UNL ont tous participé à la « Journée de la jupe » au cours de laquelle « Garçons et filles sont invités à se rendre en jupe dans leurs établissements vendredi, avant de participer à des débats sur l’inégalité des salaires et le sexisme ».

Ces mêmes syndicats, en collaboration avec d’autres organisations étudiantes comme l’UNEF, ont participé à la grève étudiante pour le climat à la suite de la venue de Greta Thunberg en France en 2019.

L’un des rares syndicats lycéens plus ou moins de droite est l’UNI-Lycée, branche lycéenne de l’UNI, syndicat étudiant historiquement lié au RPR, puis à l’UMP, et aujourd’hui aux « Républicains ».

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