François nie que Judas est en enfer

Lors de la « messe » novus ordo de ce mercredi saint dans Sainte Marthe occupée, François s’est signalé par une nouvelle hérésie.

Pas si nouvelle à vrai dire, puisqu’il l’avait déjà esquissée en 2017, au cours d’une émission télévisée sur la chaine moderniste italienne TV2000. L’entretien de cette émission fut retranscrit et publié dans le livre « Quando Pregate Dite Padre Nostro ». Le site Aleteia en publia un extrait qui nous intéresse particulièrement :

Le pape a partagé une méditation sur le vrai sens de la honte, en se concentrant sur le sort de trois personnages bibliques impliquées dans la Passion du Christ : Pierre, l’apôtre qui a renié Jésus trois fois, et qui «pleure amèrement» de honte; le bon larron, qui a «honte d’être crucifié à côté d’un innocent»; et Judas, l’apôtre qui a trahi Jésus.

Le troisième cas, « celui qui me touche le plus, c’est la honte de Judas », a déclaré le pape.

« Judas est un personnage difficile à comprendre; il y a eu tant d’interprétations de sa personnalité. Mais finalement, quand il voit ce qu’il a fait, il se tourne vers les «justes», vers les prêtres: «J’ai péché: j’ai livré un innocent à tuer.» Ils lui répondent : « Qu’est-ce que cela fait ? Nous importe ? C’est votre affaire ». (Matthieu 27: 3-10) Puis il s’en va avec cette culpabilité qui l’étouffe ».

Le Pontife nous invite à imaginer un destin différent pour Judas : « Peut-être que s’il avait rencontré la Vierge Marie, les choses se seraient passées différemment, mais le pauvre homme s’en va, ne trouve pas d’issue à sa situation, et il est allé se pendre ».

« Mais, il y a une chose qui me fait penser que l’histoire de Judas ne s’arrête pas là … Peut-être que quelqu’un pourrait penser, « ce pape est un hérétique … » Mais, non ! Ils devraient aller voir l’une des colonnes de la basilique Sainte-Marie-Madeleine à Vézelay, en Bourgogne [en France] », a-t-il dit.

Le successeur de Pierre décrit comment les gens du Moyen Âge ont enseigné l’Évangile à travers des sculptures et des peintures. «Sur cette capitale, d’un côté il y a Judas, pendu; mais de l’autre, le Bon Pasteur qui le porte sur ses épaules et l’emporte. »

Il a révélé qu’il avait une photographie de ce capital en deux parties derrière son bureau, car cela l’aide à méditer. « Il y a un sourire sur les lèvres du Bon Pasteur, ce que je ne dirais pas ironique, mais un peu complice », décrit-il.

« Il existe de nombreuses façons de réagir à la honte; la première est le désespoir, mais nous devons essayer d’aider les personnes désespérées à trouver le vrai chemin de la honte, afin qu’elles n’empruntent pas le chemin qui a mis fin à la vie de Judas.  »

«Ces trois personnages dans la passion de Jésus m’aident beaucoup. La honte est une grâce », a déclaré le pape.

Il y a trois choses à remarquer ici :

  • Francois avoue que « le cas qui le touche le plus, c’est celui de Judas ». Rien de surprenant de la part de l’actuel chef de la lignée de Judas qui usurpent actuellement le siège de Saint Pierre et qui trahissent l’Epouse Mystique de Jésus Christ.
  • Francois « nous invite à imaginer un destin différent pour Judas ». Nous allons voir dans un instant que François fait même plus que cela. Là encore, cela n’a rien d’étonnant. Les chefs de la secte moderniste, conformément aux doctrines hérétiques de Vatican 2, nient tantôt implicitement, tantôt explicitement, la réalité d’un jugement divin, et la possibilité d’une damnation éternelle pour les infidèles, les pécheurs endurcis, les hérétiques, etc. Dans la sotériologie moderniste, tout le monde est sauvé, même les athées. Dans la sotériologie bergoglienne, on pourrait à la rigueur envisager la seule damnation des horribles catholiques « rigides » et de tous ceux qui commentent des « péchés écologiques ».
  • François évoque une colonne de la basilique de Vezelay sur laquelle il prétend qu’on y voit Jésus Christ porter le corps Judas « avec un sourire ironique, presque complice ». Cette supposition évidemment blasphématoire a pour but de signifier qu’en quelque sorte, il existait une complicité positive entre Jésus Christ et le traître Judas. Au-delà du ridicule de la méthodologie exégétique de Bergoglio (cela en dit long sur la formation non-catholique de cet imposteur) qui recherche des explications de la Sainte Ecriture dans des ornementations architecturales, il s’agit qui plus est d’un mensonge grotesque. La colonne en question montre effectivement Judas pendu à une corde. Sur l’autre face de la colonne, on voit un individu porter le corps de Judas. Mais le porteur n’a rien de Jésus Christ, rien du « Bon Pasteur » imaginé par Bergoglio. C’est juste un individu lambda. Ajoutons à cela que le porteur en question ne sourit pas du tout.

Maintenant, voyons ce que François a déclaré aujourd’hui dans son homélie du mercredi saint :

Une chose qui attire mon attention, c’est que Jésus ne lui dit jamais « traître » ; il dit qu’il sera trahi, mais il ne lui dit pas « traître ». Il ne dit jamais : « Va-t’en, traître ». Jamais ! En fait, il dit « ami » et il l’embrasse. Le mystère de Judas… Comment est le mystère de Judas ? Je ne sais pas… Don Primo Mazzolari l’a mieux expliqué que moi… Oui, cela me réconforte de contempler ce chapiteau de Vézelay (une sculpture représentant le corps de Judas porté par Jésus, ndlr) : comment Judas a-t-il fini ? Je ne sais pas. Jésus menace fortement, ici ; il menace fortement : « Malheur à cet homme par lequel le Fils de l’homme est trahi : il vaudrait mieux pour cet homme qu’il ne soit jamais né ! » Mais cela signifie-t-il que Judas est en enfer ? Je ne sais pas. Je regarde le chapiteau. Et j’entends la parole de Jésus : « Ami ». Mais cela nous fait penser à autre chose, qui est plus réel, plus réel qu’aujourd’hui: le diable est entré dans Judas, c’est le diable qui l’a conduit jusqu’ici. Et comment l’histoire s’est-elle terminée ? Le diable est un mauvais payeur, il n’est pas un payeur fiable. Il vous promet tout, vous fait tout voir et, à la fin, il vous laisse seul dans votre désespoir de vous pendre. – François, Homélie du 8 Avril 2020

  • Première remarque, on voit ici que Bergoglio nous parle encore de la colonne de la basilique de Vezelay. Une idée fixe, décidément. Notez que le site du Vatican occupé présente également la sculpture comme « représentant le corps de Judas porté par Jésus », ce qui est totalement faux.
  • Seconde remarque, nous nageons ici en plein psychologisme bergoglien. Bergoglio cherche par tous les moyens à minimiser le crime de Judas et à mettre l’emphase sur la miséricorde de Jésus Christ. Il insiste donc pour nous dire que « Jésus ne lui dit jamais traitre. Jamais ! En fait, il dit « ami » et il l’embrasse ». Là encore, nous voyons toute la perversion du moderniste en action. De une, Judas est explicitement désigné comme le traître dans Matthieu 26 ; 25 ou encore dans Marc 14 ; 18. De deux, Bergoglio nous parle d’un « mystère de Judas », comme si l’Eglise n’avait pas depuis longtemps fait comprendre aux fidèles que oui, le Seigneur Jésus Christ avait indubitablement une grande peine de voir l’âme de Judas se damner, mais que dans le même temps, cette damnation n’était que justice en raison de l’indicibilité de son crime. Enfin, et c’est ce qui nous occupe ici, Bergoglio doute explicitement de la réalité de la damnation de Judas. Implicitement, Bergoglio nie donc que Judas soit en enfer.

Or, la Sainte Ecriture est extrêmement claire à ce sujet. Oui, Judas est en enfer :

Lorsque j’étais avec eux, je les conservais dans votre nom. J’ai gardé ceux que vous m’avez donnés, et pas un d’eux ne s’est perdu, hormis le fils de perdition, afin que l’Ecriture fût accomplie.Jean 17 ; 12

Et ils firent cette prière : « Vous, Seigneur, qui connaissez le cœur de tous, indiquez lequel de ces deux vous avez choisi pour occuper dans ce ministère de l’apostolat, la place dont Judas s’est retiré pour s’en aller en son lieu ». – Actes 1 ; 24-25

Si les choses n’étaient pas encore assez claires pour certains, apprenez que le Magistère enseigne infailliblement que Judas est en enfer :

Les uns en effet n’embrassent l’Etat ecclésiastique que pour se procurer ce qui est nécessaire à la nourriture et au vêtement, ils ne cherchent que le gain dans le Sacerdoce, comme font la plupart de ceux qui prennent les métiers les plus vulgaires. Il est bien vrai comme l’enseigne l’Apôtre, d’après la loi naturelle et la Loi divine, que « celui qui sert à l’Autel, doit vivre de l’Autel », cependant c’est un grand sacrilège d’approcher de l’Autel en vue du profit qui en résulte. D’autres sont conduits au Sacerdoce par la soif des honneurs et par l’ambition. Il en est enfin qui ne recherchent les Ordres que pour s’enrichir ; et la preuve c’est que, si vous ne leur offrez quelque bénéfice considérable, ils ne songent même pas à recevoir un seul des Ordres sacrés. Ce sont ceux-là que notre Sauveur appelle des mercenaires, et dont le Prophète Ezéchiel disait : « Ils se paissent eux-mêmes, et non leurs brebis ». Leur bassesse et leur avidité a déshonoré l’Etat ecclésiastique aux yeux des Fidèles, qui le regardent maintenant presque comme la profession la plus vile et la plus méprisable. Aussi ne tirent-ils point d’autre fruit de leur Sacerdoce, que celui que recueillit Judas de son apostolat, c’est-à-dire leur perte éternelle.Catéchisme du Concile de Trente, Des Sacrements, Chapitre 26, Du Sacrement de l’Ordre

En pareil cas, outre qu’il manquerait à sa vocation, le prêtre ne recueillerait que le mépris de son peuple lui-même, qui verrait en lui une déplorable contradiction entre sa conduite et la doctrine évangélique, si clairement exprimée par Jésus, qu’il doit prêcher : Ne vous faites pas de trésors sur terre où la rouille et les vers les attaquent et où les voleurs fouillent et dérobent. Faites-vous des trésors dans les cieux (Mt 6, 19.20). Si l’on pense qu’un apôtre du Christ, un des douze (Mt 26, 14 ; Mc 14, 10 ; Lc 22, 3), comme notent tristement les Evangélistes, Judas, fut conduit à l’abîme de l’iniquité précisément par l’esprit de cupidité des biens terrestres, on comprend facilement que ce même esprit ait pu causer tant de dommages dans l’Eglise à travers les siècles.Pape Pie XI, Ad Catholici Sacerdotii, n°49

Il est assez interessant de voir à quel point la figure de Judas obsède les chefs de la secte moderniste. Or, les réflexions du Magistère sur Judas, traitre de l’Eglise par excellence, ne peuvent que nous faire penser à cette génération perverse qui est « sortie d’Israel » pour aller se prostituer avec l’esprit de ce monde. François, bien qu’il soit le premier antipape moderniste à n’être ni prêtre, ni évêque, peut encore être compté parmi cette génération de maudits.

Une chose remarquable est celle-ci : Bergoglio, y compris dans l’homélie d’aujourd’hui, n’est jamais avare de dénonciations purement naturalistes. Pour lui, l’apostasie, la mécréance, les fausses religions, ne sont surement pas parmi les maux principaux de ce monde. Pour la doctrine moderniste, ce ne sont même pas des maux du tout, mais au contraire, des choses merveilleuses « positivement voulues par Dieu ». Bien que son horrible secte soit remplie de franc maçons, de pédocriminels et d’escrocs qui volent et dilapident les biens de l’Eglise, François passe son temps à prêcher son « Evangile du pauvre », ne s’inquiétant jamais pour le salut effectif des âmes par la conversion à la seule religion catholique, mais seulement pour de basses préoccupations matérielles, économiques, humanitaristes. Non pas que ces choses ne soient pas importantes, mais ces choses constituent le crédo de la religion moderniste, à l’exclusion de tout ce qui fait la religion catholique.

En ce sens, Bergoglio n’a pas tort de nous inviter à « penser à tant de Judas institutionnalisés dans ce monde ». Bergoglio n’a pas tort de se poser la question : « Toi, Judas, le petit Judas en moi : où es-tu ? » Si Bergoglio met à profit ses derniers jours pour se repentir et se convertir, c’est qu’il aura compris qu’il est actuellement le chef des successeurs de Judas, et qu’il le rejoindra dans la géhenne s’il ne renonce pas au plus vite à son imposture.

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2 commentaire

  1. Ressources Catholiques

    Bonjour,

    Le passage de l’encyclique de Pie XI que vous citez n’est le n°49 que dans la version anglaise (http://www.vatican.va/content/pius-xi/en/encyclicals/documents/hf_p-xi_enc_19351220_ad-catholici-sacerdotii.html), mais ce n’est pas le même n° dans toutes les versions. Par exemple dans la version française c’est le n°35 (http://www.vatican.va/content/pius-xi/fr/encyclicals/documents/hf_p-xi_enc_19351220_ad-catholici-sacerdotii.html).

    Par ailleurs sommes-nous certains que ce passage enseigne bel et bien que Judas est en enfer ? L' »abîme de l’iniquité » n’est-il pas pas son péché plutôt que sa damnation ? Je pense que si. En effet il est dit qu’il y fut poussé « par l’esprit de cupidité des biens terrestres ». Or, par quoi fut-il poussé « par l’esprit de cupidité des biens terrestres » ? A la dénonciation de Dieu fait homme pour qu’il soit mis à mort, ce qui est bien « l’abîme de l’iniquité ». Et ce n’est pas cela qui l’a envoyé en enfer, mais son désespoir suite à ses regrets. Le Catéchisme du Concile de Trente prouve bien mieux que Judas est en enfer que l’encyclique de Pie XI.

    Je vous souhaite un saint Triduum sacré et un sainte fête de Pâques,

    Ressources Catholiques

    1. Le concile de Trente dit : bien qu’il soit mort (NSJC ),pour tous , tous cependant ne participent pas au bienfait de sa mort.

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