N’enseignez jamais, ne défendez jamais la licéité de la communion avec les protestants dans leurs prières, dans leurs services ou dans les conventicules[1] dans lesquelles ils s’assemblent pour administrer leurs faux sacrements, car cela est contraire à la pratique de l’Église et de tous les saints Pères de tous les âges, lesquels n’ont jamais communié, ni jamais permis aux catholiques de prier avec les ariens, les donatistes ou tout autre hérétique de la sorte. De même qu’une telle pratique n’est pas une loi positive de l’Église, pouvant être autorisée en certaines occasions, mais cela est défendu par les lois éternelles de Dieu, comme je pourrais le démontrer par moult démonstrations, ainsi qu’il a été largement prouvé dans divers traités dans notre langue, de même que telle fut notre attitude depuis le début de nos misères. Et s’il advenait que l’un de mes frères vint à argumenter contre cela, ou vint à montrer quelque insatisfaction par les preuves fournies, ou s’il advenait que moi-même, fus trompé par ma propre vanité, c’est non seulement auprès de divins savants que j’ai trouvé cette opinion, mais pour en être tout à fait certain, j’ai encore demandé à Sa Sainteté [le pape Clément VIII] ce qu’il fallait penser à ce sujet. Il répondit expressément que la participation aux prières avec des protestants, ou le fait même de se rendre dans leurs offices, n’était ni permis, ni tolérable.
Cardinal William Allen (1532-1594), cité dans Mementos of the English Martyrs and Confessors, Burns and Oates, 1910.
[1] Les conventicles désignent des assemblées de prières clandestines tenue par des laïcs. Ce terme désigne ici historiquement les assemblées de prières de diverses sectes protestantes, calvinistes ou d’autres sectes « réformées » au XVIe siècle en Angleterre ou en Ecosse. https://en.wikipedia.org/wiki/Conventicle On parle aussi en français de conventicules. Le R.P. Bertrand van der Schelden, dans La franc-maçonnerie belge sous le régime autrichien, utilise ce terme pour désigner les premières réunions secrètes des sectes maçonniques au début du XVIIIe siècle.