Saint Côme et saint Damien étaient deux frères, venus d’Arabie en Cilicie. On croit qu’ils étaient frères jumeaux. Leur profession de médecin leur fournit l’occasion d’exercer un véritable apostolat; car à travers les corps ils savaient voir les âmes, les toucher, les convertir. La grâce divine vint relever leur science par le don des guérisons miraculeuses: de toutes parts, on accourait à eux pour obtenir la délivrance des maux les plus invétérés et les plus incurables. Le résultat ne trompait jamais leur foi et leur confiance, et il ne se passait pas de jour sans qu’ils eussent opéré quelque cure souvent désespérée.
Auprès d’eux, les aveugles recouvraient la vue, les boiteux marchaient droit, les sourds entendaient, les estropiés étaient guéris. Leur puissance s’étendait même au-delà de ce monde visible, et, à leur voix, les démons abandonnaient leurs victimes. Tout cela, ils le faisaient par pure charité, ne recevant jamais aucune rétribution.
A cette gloire devait se joindre celle du martyre. Un jour on les accusa de séduire le peuple et de faire déserter les temples des dieux. Le préfet leur infligea une si longue et si rude flagellation, que les bourreaux n’en pouvaient plus de fatigue; les deux martyrs bénissaient le Seigneur.
À la vue d’une foule immense, ils furent précipités du haut d’un rocher dans les flots; mais un Ange plana au-dessus des eaux et transporta les martyrs au rivage. Les deux martyrs furent jetés dans une fournaise ardente; mais ils s’y promenèrent comme sur des fleurs. Après beaucoup d’autres supplices, le préfet leur fit trancher la tête.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950