Au vu des récents développements de l’actualité française, il est plus que temps d’entamer une leçon de réalisme politique et historique à nos contemporains.
Oui, je dis bien de réalisme, et c’est souvent un terrain sur lequel nos droitards prométhéens ainsi que la gauche post-marcusienne ne nous attendent pas.
Lorsque les gens découvrent le Fide Post ou d’autres médias catholiques similaires, ils s’attendent sans doute à être reçus par un surnaturalisme détaché des réalités. C’est une critique qui nous est régulièrement faite par les néo-païens qui rêvent d’un 4e Reich archéo-futuriste. Et elle émane aussi bien souvent de l’extrême-gauche, dans des modalités assez similaires.
Vous savez ce qu’on dit de nous dans ces milieux : on nous dit que nous, catholiques intégralistes, ne valons plus rien, que nous n’avons aucune influence et que nous sommes trop occupés à égrener nos chapelets pour être dans l’action et dans le réel.
Pourtant, lorsque les gens examinent nos contenus, ils sont souvent frappés, et même parfois effrayés par le réalisme profond de nos analyses. Et au final, les mieux disposés d’entre eux finissent par comprendre notre réalisme n’est qu’une expression de notre Foi et de l’esprit de justice et de vérité que cette même Foi exige de nous.
Contrairement aux gens de ce monde, nous ne séparons pas la foi et la raison, ni le spirituel et le temporel, ni la nature et la surnature. Tous ceux qui se sont éloignés des puissantes vérités de la foi chrétienne, qu’ils soient de droite ou de gauche, se trouvent aujourd’hui noyés dans un océan de crises dont ils ne parviennent pas à comprendre ni l’origine, ni la nature.
Comment pourraient-ils donc alors apporter les justes solutions aux malheurs de notre nation ? Même en théorie, ils ne le peuvent pas. Leurs actions resteront donc vaines et inefficaces sur le long terme.
La première grande réalité que nous devons rappeler aux français, c’est qu’ils ne verront aucune victoire, aucune libération, aucun retour à la paix et à la prospérité tant qu’ils ferront reposer leurs forces et leurs espérances sur autre chose que Dieu et la Sainte Religion Catholique.
Comme je l’ai indiqué dans notre dernière vidéo sur la crépolisation de la société française, on constate sans surprise un raz-le-bol général au sein de la population. Les circonstances particulières du meurtre du jeune Thomas, assassiné par des racailles diversitaires, ont crystalisé cette rage populaire.
Mais, comme lors de la crise des gilets jaunes, cette légitime colère populaire ne trouvera aucune réponse tant qu’une élite compétente et animée par les bons principes n’emergera pour transformer la colère en action politique positive et concrète.
Hier soir, nous avons vu une centaine de jeunes nationalistes réaliser une action coup-de-poing sur la cité de la Monnaie, à Romans-sur-Isère, le quartier dont est originaire la bande de racailles qui a attaqué la salle des fêtes de Crépol.
On doit reconnaitre à ces jeunes nationalistes un courage qui détonne avec les postures de ces droitards exilés fiscaux et de ces beaux parleurs des plateaux de télévision, qui, à quelques exceptions près, excitent cette jeunesse pour l’abandonner ensuite à son sort.
Pour autant, on voit que ce genre d’actions, venant de ce genre de gropuscules, se terminent avec bien peu de succès. C’est ce que nous avons encore constaté hier. Pire encore, l’opération s’est achevée par une humiliation totale.
Ce n’est pas moi qui irait condamner ces jeunes nationalistes, du moins en ce qui concerne leur courage. Car même si certains d’entre eux entretiennent manifestement des idées politiques radicalement opposées à notre doctrine, même si certains d’entre eux sont probablement animés par des sentiments assez grossiers et confus, leur action n’est qu’une réponse maladroite à une situation de crise qui elle, est bien réelle et dont la responsabilité ultime incombe à notre classe politique.
En revanche, il faut dire que leur action illustre aussi les problèmes doctrinaux et organisationnels qui rendent la droite nationale française inefficace et contre-productive, avec pour seul résultat le renforcement du régime sur ses positions.
Or, ce manque d’organisation sérieuse, découle directement du manque de doctrine sérieuse. Et ce manque de doctrine sérieuse vient directement du manque de convictions spirituelles et de force morale.
On le constate dans les slogans employés par ces jeunes, qui débarquent dans cette cité au cris de “islam hors d’Europe”. Mais le problème que nous avons ici, ce n’est pas un problème d’islam, c’est un problème d’insécurité, et donc un problème de délinquance, de racailles, de criminels.
Cette confusion systématique des revendications au sein d’un fourre-tout incohérent de colères n’apporte jamais rien de bon en matière d’efficacité politique. La question de l’islam doit être distinguée de la question des problèmes causés par la délinquance d’une immigration trop massive et hostile aux principes élémentaires de la civilisation.
On sait également que le manque de cohérence doctrinale qu’on retrouve généralement dans ces groupes, se traduit par un manque d’organisation qui explique pourquoi ces groupes sont systématiquement remplis de provocateurs, d’indics et de policiers sous couverture. D’ailleurs, on a appris de source sure que le ministère de l’intérieur avait été mis au courant de l’opération dès samedi après-midi, ce qui vous donne une idée du degré d’infiltration de ce genre de groupuscules d’ultra-droite.
La perversion doctrinale qui existe généralement à droite, à cause de l’influence démesurée de penseurs et d’agitateurs hostiles à la tradition catholique française, explique aussi la facilité avec laquelle on manipule une partie de ce public pour systématiquement détourner sa colère du pouvoir politique et la rediriger vers des causes secondaires. Ceci expilque aussi la facilité avec laquelle les provocateurs sionistes parviennent à susciter la sympathie d’une partie d’un public de droite qui, faute de fondations solidement ancrées dans la foi catholique, se laisse mener dans toutes les impasses possibles et imaginables.
Comme nous l’avions dit dans notre dernière émission, on constate que de plus en plus de Français perdent patience, et ont le sentiment d’être abandonnés par l’Etat qui ne s’occupe plus d’eux que pour les verbaliser, les taxer et les harceler. C’est sans doute là un sentiment populaire qui sera amplifié par les conditions de l’émeute d’hier soir, où nous avons vu que les CRS ont été envoyés par le prefet de la Drôme afin de protéger la cité contre les jeunes nationalistes.
De plus en plus de gens accusent donc la police de collaboration avec l’ennemi et jurent qu’on ne les reprendra plus à manifester la moindre sympathie pour les forces de l’ordre.
On voit là encore que l’émotion prend partout le pas sur la raison. Je l’ai déjà dit ici, mais l’institution policière n’est que l’instrument de maintien de l’ordre d’un régime politique. Nous devrions plutôt nous réjouir de la loyauté et de la discipline de la police française, car cela signifie qu’elle nous sera totalement fidèle et obéissante lorsque nous prendrons le pouvoir.
Il est donc inutile de s’en prendre à la police, de même qu’il est fondamentalement inutile de mener des actions directes contre les cités. Réclamer que la police retourne ses boucliers contre le régime, c’est supposer déjà que vous avez suffisament de garanties politiques pour convaincre les forces de l’ordre de prendre votre parti, parce que votre parti se trouve déjà au coeur du pouvoir.
Mais justement, où se trouve le pouvoir politique ?
Le pouvoir ne se trouve pas dans la rue, ni dans les cités, ni dans les mosquées, ni dans le mythe absurde de la souveraineté populaire. Le pouvoir se trouve dans les citadelles du régime, dans les institutions, dans les préfectures, dans les loges maçonniques, dans les lobbys subversifs, dans les médias et dans les grandes banques. Tant que vous n’avez pas capturé ces citadelles, en particulier les citadelles du pouvoir politique et économique, nous n’avez virtuellement aucun pouvoir, et vos influenceurs à 100 000 abonnés sur Youtube ou Twitter n’y changeront rien.
La première étape vers le réalisme politique consiste donc à faire preuve d’esprit de suite et à établir toujours une juste échelle des responsabilités. Il implique également de ne pas succomber à la tentation anarchiste et libertarienne dans laquelle finissent beaucoup de ces patriotes et conservateurs, qui démissionnent politiquement en rejettant le concept même d’Etat, qu’ils ne parviennent plus à distinguer du régime qui les oppresse. C’est ce qui conduit beaucoup d’entre eux à s’en prendre aux causes marginales et secondaires, plutôt qu’à viser la tête.
Au contraire, nous devons revendiquer l’Etat et ses instruments naturels, qui sont aujourd’hui sous la domination d’un pouvoir tyrannique, mais qui demain, reviendront dans des mains légitimes et capables, si Dieu le veut.
Notre réalisme politique implique obligatoirement de pratiquer un discours de justice et de vérité. Ceci implique donc de se détacher des discours simplistes, des déclarations spectaculaires qui sacrifient la vérité et la justice dans l’espoir de rallier à sa cause une population qu’on ne croit plus capable de réfléchir et d’espérer.
Le régime prospère et prospérera encore longtemps en se positionnant au-dessus des oppositions gauche-droite stériles et d’où émanent des analyses et des solutions souvent viciées, quand elles ne sont pas totalement fausses. Ceci vaut surtout pour la gauche en général, mais s’applique également à cette droite nationale qui prétend combattre la décadence en défendant la cause LGBT et qui prétend traiter la question de l’islamisation en diffusant un laïcisme répugnant et provocateur, dissimulé par ce concept trompeur de judéo-christianisme, qui n’est généralement que le signe de leur soumission aux manipulateurs sionistes.
Les malheurs actuels des français ne sont que le solde de plusieurs siècles de lente apostasie. Le rejet de Dieu a des conséquences terribles pour l’âme, autant que pour la société. Il s’agit probablement de la plus grande loi de l’histoire et pourtant, nos sociétés mécréantes n’y portent aucune attention. Le problème ne date pourtant pas d’hier. En 1884, le Révérend Père Johann Zollner disait :
À moins que les nations d’Europe ne renoncent à leur mentalité mondaine et ne deviennent plus zélées dans les affaires du salut, il est à craindre que Dieu ne les abandonne et qu’elles ne perdent entièrement la grâce de la foi.
Ainsi, aucun réalisme politique n’est possible sans faire preuve de réalisme historique. Il sera impossible de faire cesser les malheurs qui frappent la France sans que le peuple français, collectivement, admette avec humilité les fautes qui sont les siennes et qui ne sont pas seulement celles des dirigeants politiques, qui certes, ont une responsabilité beaucoup plus grave. Cette oeuvre de repentance nationale effraie les orgeuils patriotiques, on s’en doute bien. Il faudra pourtant bien examiner les erreurs commises durant notre histoire afin de ne plus les répéter. La repentance, lorsqu’elle est juste, n’est pas un signe de faiblesse, mais un signe de grand courage et de force morale. C’est ce que Notre Seigneur Jésus-Christ nous enseigne dans Luc 14 ; 11 : “Quiconque s’élève sera abaissé et quiconque s’abaisse sera élevé.” Les Proverbes enseignent aussi que “L’orgueil abaisse l’homme, mais celui qui est humble d’esprit obtient la gloire”.
Là où l’esprit mondain voit dans ces paroles une contradiction, un insupportable “en même temps”, ceux qui sont doté d’une intelligence pratique aussi bien que ceux qui sont dotés d’un intelligence profonde, comprennent aisément la puissance et l’harmonie des vérités de la foi catholique.
Ainsi, il n’y aura aucun réalisme politique possible sans soumission pleine et entière aux grandes vérités théologiques et morales de la foi catholique. Aujourd’hui, dans l’ensemble de l’opposition politique, de droite comme de gauche, on place toutes les espérances et toutes les forces dans l’homme, dans le sang, dans la terre. Dans l’antiquité païenne, certaines nations adoraient les ancêtres tandis que d’autres adoraient les élements de la Terre. Dans notre post-modernité néo-païenne, les choses n’ont pas vraiment changé : l’opposition se fait entre une idolatrie de l’universel et une idolâtrie du local.
Or, l’universel et le national ne peuvent être conciliés et mis chacun à leur place que dans la vision intégrale et harmonieuse de la pensée catholique.
Notre réalisme politique exige donc de nous un réalisme moral. Là encore, ce seul concept fait sursauter beaucoup de politiciens et d’influenceurs politiques convaincus que les victoires politiques ne se font qu’au prix du cynisme et de l’opportunisme. Il est vrai que ces vices sont particulièrement utiles dans le système politique qui est le notre, et qui favorise mécaniquement l’emergence des médiocres et des traitres.
Mais, si notre intention est de changer les choses, nous devons mettre notre intelligence politique au service de la vérité et de la justice. Ce réalisme moral finira toujours par payer en inspirant les parties saines du peuple et de l’élite, qui sauront alors reconnaitre que le parti de Dieu est aussi le parti de la justice et de l’ordre.
D’ailleurs, à propos de réalisme, il ne faudrait pas oublier non plus d’appeler nos frères et soeurs catholiques à également faire preuve de réalisme théologique en ce qui concerne la situation de l’Eglise et la légitimité réelle des “papes” de Vatican 2. Là aussi, on ne s’en sortira pas tant que certains d’entre nous refusent de regarder la réalité en face. Je vous recommande de bien relire l’Evangile de la messe de ce jour et de lire ensuite l’exégèse du Révérend Père Berry sur ces passages profondément eschatologiques.
Sur un plan plus strictement temporel, le réalisme politique implique bien entendu de faire preuve de réalisme économique. Mais que proposent les influenceurs de la droite libérale-conservatrice, à part organiser des cagnottes pour les forces de l’ordre qu’ils affirment aujourd’hui detester ?
Les citadelles du pouvoir politique ne manquent pas de financements. Les racailles des cités non plus, puisque la maire de Romans-sur-Isère a déclaré ce matin que la cité de la Monnaie, qui ne compte que 3000 habitants, a reçu 150 millions d’euros de subventions depuis 2014.
L’une des voies politiques les plus sûres et les plus efficaces à l’heure actuelle, c’est l’action économique, celle qui nous permet de nous affranchir un peu de la domination du régime et de développer de façon autonome, des moyens de changement radical au sein de la société humaine.
Si vous lisez ce message, vous pouvez participer à cet effort nécessaire en soutenant le projet Mateo, pour la création d’une banque en ligne chrétienne, familiale et sociale.
Ensuite, je ne veux plus voir un seul d’entre vous poster des Tweets à 10 heures du matin à l’heure où nous devrions tous être à la messe. La France est née par une église à Reims il y a 1500 ans. Elle renaitra donc dans une église et nulle part ailleurs.
La France est divisée contre elle-même depuis trop longtemps. Et le seul principe d’unité qui puisse venir à bout de ces divisions, le seul principe d’unité qui puisse réconcilier les Français avec eux-mêmes, le seul principe d’unité qui puisse garantir la perennité de l’anthropologie française tout en garantissant la saine et volontaire intégration d’éléments nouveaux dans une proportion raisonnable et assimilable, le seul principe d’unité qui puisse surpasser les passions partisanes et neutraliser les erreurs qui affaiblissent l’âme et la société, c’est le code spirituel et moral de la religion catholique.
Gardez espoir, notre jour viendra.