On ignore si saint Étienne fut disciple de Jésus-Christ ou s’il fut converti par les prédications des Apôtres ; mais il est certain qu’il se fit promptement remarquer par ses vertus, et mérita d’être le chef des sept diacres élus par les Apôtres pour les aider dans les fonctions secondaires de leur ministère. Le récit de son élection, de sa prédication et de son martyre lui attribue cinq plénitudes. Il était plein de foi, parce qu’il croyait fermement tous les mystères et qu’il avait une grâce spéciale pour les expliquer. Il était plein de sagesse, et nul ne pouvait résister aux paroles qui sortaient de sa bouche. Il était plein de grâce, montrant dans tous ses actes une ferveur toute céleste et un parfait amour de Dieu. Il était plein de force, comme son martyre en fut la preuve éloquente. Enfin il était plein du Saint-Esprit, qu’il avait reçu au cénacle par l’imposition des mains des Apôtres.
Tant de vertus ne tardèrent pas à produire dans Jérusalem d’abondants fruits de salut. Étienne, élevé à l’école de Gamaliel, dans toute la science des Juifs, avait même une autorité spéciale pour convertir les prêtres et les personnes instruites de sa nation. Ses miracles ajoutaient encore au prestige de son éloquence et de sa sainteté. De tels succès excitèrent bientôt la jalousie ; on l’accusa de blasphémer contre Moïse et contre le temple.
Étienne fut traîné devant le Conseil, répondit victorieusement aux attaques dirigées contre lui, et prouva que le blasphème était du côté de ses adversaires et de ses accusateurs. A ce moment le visage du saint diacre parut éclatant de lumière comme celui d’un ange. Mais il avait affaire à des obstinés, à des aveugles. Pour toute réponse à ses paroles et au prodige céleste qui en confirmait la vérité, ils grinçaient des dents contre lui et se disposaient à la plus noire vengeance. Afin de rendre leur conduite plus coupable, Dieu fit un nouveau miracle ; le ciel s’entr’ouvrit et le Saint, levant les yeux en haut, s’écria avec ravissement : « Je vois les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » A ces mots ses ennemis ne se contiennent plus ; ils poussent des cris de mort, entraînent le martyr hors de la ville et le lapident comme un blasphémateur. Étienne, calme et souriant, invoquait Dieu et disait : « Seigneur, recevez mon esprit !… Seigneur, ne leur imputez point ce péché. » Saul, le futur saint Paul, était parmi les bourreaux. « Si Étienne n’avait pas prié, dit saint Augustin, nous n’aurions pas eu saint Paul. »
Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Abbé Jaud